J'ai commencé à peindre et à exposer me travaux en 1970.
 
J'ai cessé de peindre en 2006 à cause de problèmes de santé.
 
En 36 années, j'ai fait le tour.
 
Expositions, galeries, musées, collections, prix, bourses, tout le bazar !
 
J'ai toujours fait des tableaux afin de m'aider à bien regarder ceux des autres.
 
Je m'intéresse aux différents passages d'un espace pictural à l'autre et aux glissements de la perception qui permettent de voir avec plus d'attention des surfaces peintes chargées de réminiscences et de sens.
 
En m'appropriant des codes qui m'incitent à une relecture de la modernité, je n'hésite pas à reconsidérer la cohérence du tableau dans une approche où l'hybridation des genres et des problématiques picturales ouvre le chemin à cette volonté de savoir et de maîtrise inhérente à mon travail d'artiste.
 
L'abstraction géométrique, l'abstraction gestuelle, le trompe l'oeil, la peinture illusionniste, le suprématisme, le constructivisme russe, le néo-impressionnisme sont autant de mouvements nourrissant ma réflexion sur la notion d'évasion et d'invasion en peinture, ainsi que ma façon d'appréhender les espaces picturaux, leur territoire et leur limite.
 
Le tableau: lieu d'une interrogation sur les multiples rapports entre l'espace d'invasion et d'évasion.
 
En 1981, dans la série de "boîtes/contenants", j'interviens dans l'objet "sculptural" en y ajoutant des caractéristiques plastiques qui sont généralement associées à la peinture: frontalité, expressivité de la couleur, complexité de l'ordre et parfois du désordre de la structure interne, interrelations perceptuelles entre des notions d'espace et de surface, de fond et de forme, ainsi que la possible préhension d'un temps narratif.
 
Dans la série "Analogies" 1986-1988 (82 boîtes du même format, 23 cm x13 cm x 9 cm), j'ai poursuivi le travail visuel et pictural entrepris au début des années 1980 d'une façon plus systématique quant au format utilisé et dans cet effort de préciser la relation 2D-3D. Ces oeuvres font références à la mémoire personnelle et collective et font également allusion à l'histoire de l'art, à la mise en scène (théâtralité) et à l'architecture.
 
À partir de 1989, j'ai choisi de revenir à une ppratique picturale plus "classique" par le choix des supports
(toiles, bois, papier), des formats, des traitements de surface, des matériaux et des médiums utilisés.
À ce jour (2006), j'ai réalisé un ensemble d'une centaine de tableaux de petit, moyen et grands formats, ainsi que trois séries d'acrylique sur papier.
 
Enfin, on pourrait  dire que depuis 1989. je tente d'instaurer dans un même tableau, plusieurs espaces différents et ceci par des stratégies picturales précises. Je propose au lecteur trois distances, soit la lointaine en profondeur et parfois en perspective, la picturale qui renforce le caractère objectal du tableau, et enfin, la distance proxémique ou du très proche, presque hors du tableau. Ceci afin de rendre plus évidentes la perception et la compréhension d'espaces visuels multiples entre l'illusion et le réel.
 
Voilà, rien de plus à ajouter !
 
Lucio de Heusch 2016